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gemol, il est aussi fait mention d'un certain nombre de monuments funéraires et votifs qui semblent avoir été travaillés avec art, mais les inscriptions, de même que les dessins variés qui les décoraient, sont tellement frustes qu'on ne distingue plus que des amorces insaisissables de lettres presque entièrement oblitérées par le temps. Plusieurs accusaient un buste, actuellement déformé par la vestusté, dans la partie supérieure des tombes qui affectent, en général, la forme d'un coffre ou d'un caisson. Sur quelques-unes, on distingue encore, mais d'une manière confuse, les traces de la formule invocatoire DMS, inscrite au-dessus de la figure qui en orne le fronton. Un de ces tombeaux présente, dans un de ses compartiments, un cavalier chargeant l'ennemi, et dans un autre, un homme debout revêtu de la toge.

On remarquera que la formule finale HSE manque à tous les monuments funéraires qui ont été recueillis dans cette région.

Tout le groupe des Beni-Barbar parait devoir offrir un grand intérêt aux recherches archéologiques. On a parlé d'une découverte qu'on y a faite, il y a quelques années, de bronzes antiques tels que médailles, statuettes et autres objets d'art ouvragés.

Dans l'indication des ruines romaines du cercle de Biskra, récemment rédigée par les soins de M. le commandant Forgemol, d'après les ordres de M. le Gouverneur-Général de l'Algérie, il est dit, en citant Zaouïa (village et environs): «Ruines considérables, belles et nombreuses inscriptions. » Mais c'est un pays peu parcouru, difficile à aborder et qui n'est visité souvent, à de très longs intervalles, que par les officiers qui y sont appelés par leur service.

No 88.

**D*M*S**

IVLIVSVICTORAMIZ

ZANEVIXITANNISTXVII

HEREDESEIVSMONVMENTVM

PIO FRATRIFECERVNT ET DEDI

CAVERVNT

Diis manibus sacrum. Julius Victor Amizza, ne vixit annis tantùm septemdecim. Heredes ejus monumentum pio fratri fecerunt et dedicaverunt.

Consacré aux dieux mânes. Jules Victor, surnommé Amizza, n'a vécu seulement que dix-sept ans. A leur frère pieux, ses héritiers ont érigé et dédié ce monu

ment.

Sur une pierre rectangulaire avec encadrement, trouvée en face de Zaouïa, rive droite de l'oued Bedjer.

Le cognomen AMIZZA est étranger à la langue latine. Il appartient probablement à l'idiome des Gétules ou des

Maures.

No 89.

DMS
SILLIAMON

NA VIXITAN

NIS LXXVMA

TRIBENIGNÆ

MERENTI FILII

CERVNTETDD

Diis manibus sacrum. Silia Monna vixit annis septua ginta quinque. Matri benignae merenti filii fecerunt et dedicaverunt.

Consacré aux dieux mânes. Silia Monna a vécu soixante-quinze ans. A leur digne et excellente mère, ses fils ont érigé et consacré ce monument.

Trouvée à El-Amra, tribu des Beni-Barbar, sur un tombeau en forme de caisson, de Om61 à la base. Les deux dernières lettres de la cinquième ligne sont liées.

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No 90. Diis manibus sacrum. Panala Victoris (sic) vixit annis viginta quinque. Frater ejus posuit et dedicavit.

Panala Victoria a vécu vingt-cinq ans. Son frère lui a élevé et dédié ce tombeau.

Même forme et même provenance que la précédente. No 91. Consacré aux dieux mânes de Milève, le Discret, qui a vécu cinquante-cinq ans.

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Sur une pierre semblable à la précédente brisée à la partie droite.

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No 92. Julia Epre a vécu vingt ans. Jules Félix à

son épouse.

Pierre semblable à la précédente. On distingue vaguement la trace d'un buste dans la partie circulaire du fronton.

No 93. Ascule Mizza a vécu....ans.

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No 94.

M S

IGERM...VIXITAN

...IIIHOR. MAR...ET
IVS... NEP...SVIS

POSVER. .II

No 94.

....

D D

No 95.

DMS

CLODIAAEGYPŤAVIX

.XXVIIIDIGN.C.N

.IGEMAELIVS...

....ETDD

Diis manibus sacrum. Julia Germania vixit annis.... tribus. Horatius maritus et filius et nepotes suis posuerunt et dedicaverunt.

Julia Germania a vécu... trois ans. Horace, son mari, de concert avec son fils et ses petits-fils, lui ont érigé et dédié ce monument.

Sur une pierre rectangulaire très-fruste, encadrée dans un filet simple. Zaouïa des Beni-Barbar.

No 95. Diis manibus sacrum. Clodia Aegyptia vixit annis viginta octo. Dignae conjugi, Marcus Aelius ? et dedicavit.

Marc Aelius a élevé et dédié ce tombeau à sa digne épouse, Clodia, l'Egyptienne, qui a vécu vingt-huit ans.

Sur une pierre en forme de coffre. Dans la partie circulaire se trouve, gravé en relief, le buste d'un guerrier que le temps a presque entièrement effacé. La forme ablative du mot conjuge est quelquefois employée pour le datif sur les tombes du Bas-Empire, auquel celle-ci semble appartenir. Le N du groupe DIGN forme un sigle trilitère équivalent à NAE.

No 96.

SEMP... VICT
ORINANEVIXIT

ANNIS XVII

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No 97.

...AMISEDESPRO ...EIBENESIPPNON

le reste est fruste

No 96. Sempronia Victorina a vécu dix-sept ans. Stèle rectangulaire terminée par un cône.

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No 97. Il n'est pas possible de restituer ce fragment d'inscription. On distingue vers le centre de la pierre des traces de sculpture.

L'épigraphe suivante que nous donnons en triple expédition, a déjà été publiée deux fois : d'abord par le capitaine Payen (aujourd'hui chef de bataillon commandant le cercle de Bordj-bou-Areridj), dans l'Annuaire de 1856-57, page 46, et reproduite par M. Léon Renier dans les inscriptions romaines de l'Algérie, no 4094, puis par M. Henri Duveyrier, dans l'Annuaire de 186061, page 107. Elle faisait partie de la collection que ce savant voyageur a rapportée, lors de son exploration scientifique à travers l'Aurès. Nous mettons en regard les trois transcriptions exécutées à différentes époques par ces archéologues distingués; elles diffèrent l'une de l'autre par quelques variantes assez curieuses.

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