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tétrarque Philippe (1). L'auteur nous donne aussi les fragments d'un nouvel apocryphe copte, qui serait le Livre de Jacques. mentionné par Origène (2). Le recueil de légendes coptes de Noel Giron a fait l'objet d'une note de P. Bourdais (3). Un compte rendu a été donné par L. Delaporte des Apocryphes et du martyrologe coptes avec d'autres documents publiés et traduits par Budge (4).

Berbère, Langues africaines

J'ai donné le texte et la traduction d'un poème populaire des Chelḥa du Maroc, relatif à la descente d'un jeune homme en enfer à la recherche de son père et de sa mère Poème de Çabi (5). Dans mes notes Notes de lexicographie berbère, j'ai publié une série de contes en divers dialectes Beni Menacer (6); Kçour du Sud Oranais (7); Touat et Gourara (8); ainsi que trois contes en harakta dans mon mémoire sur le Chaouia de la province de Constantine (9). De Rochemonteix a publié le texte et la traduction de quatre contes en dialectes du Sud Marocain; les trois premiers tirés d'un recueil considérable, recueillis dans le Tafilalet et reproduisant des thèmes connus dans le folklore occidental; le dernier, du Kitab ech Chelha, manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Paris; Documents pour l'étude du berbère (10). Deux contes, dans le

(1) X série, t. v, mai-juin 1905, p. 409-461.
(2) X série, t. vi, juillet-août 1906, p. 113-120.

(3) X série, t. xi, mars-avril 1908, p. 341.

(4) XI série, t. iv, novembre-décembre 1914, p. 675-678.

(5) VII série, t. XIII, mai-juin 1879, p. 476-508.

(6) VIII série, t. v, p. 109-221.

(7) VIII série, t. vII, janvier 1886, p. 67-85.

(8) VIII série, t. x, novembre-décembre 1887, p. 430-437.

p. 379-393.

(9) IX série, t. vIII, novembre-décembre 1896, (10) VIII* série, t. XIII, février-mars 1889, p. 198-228; avril-mai-juin 1889, p. 402-427.

dialecte peu étudié jusqu'ici de Djerba sont dûs à de Motylinski. Dialogues et textes en dialecte de Djerba (1); G. Mercier a publié cinq contes en dialecte de l'Aourâs, l'un d'eux se rattache à la geste des Beni Hilal (2). Dans mon Rapport sur les études berbères et haoussa de 1897 à 1902, j'ai signalé plusieurs recueils de contes et de chansons dans différents dialectes (3). Au Maroc, Biarnay a recueilli six contes dans le dialecte des Berâber désignés d'ordinaire sous le nom d'Aït Iafelman (4).

L'ouvrage de H. Gaden, Le Poular, dont Delafosse a publié un compte rendu renferme une collection de contes, légendes, proverbes et chansons (5); le même a donné une notice sur l'important volume de Monteil, Les Khassonké (6)

René BASSET,

Doyen de la Faculté des Lettres d'Alger,
Correspondant de l'Institut.

Gérardmer, Chalet des Glycines,

26 août 1920.

(1) IX série, t. x, novembre-décembre 1897, p. 377-401.
(2) IX série, t. xvi, septembre-octobre 1900, p. 189-248.
(3) IX série, t. xx, septembre-octobre 1902, p. 307-325.
(4) X série, t. XIX, mars-avril 1912, p. 347-371.
(5) XI série, t. II, septembre-octobre 1913, p. 358-401.
(6) XI série, t. v, mai-juin 1915, p. 537-539.

Les premiers résultats

de la mission Frobenius

Dans le premier semestre de 1914 une mission scientifique allemande a parcouru l'Algérie, juste avant la guerre. Elle était nombreuse, elle disposait de ressources importantes, et elle avait à sa tête un savant très connu en Allemagne, M. Leo Frobenius. C'était une mission ethnographique.

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Les premiers résultats de cette mission ont été publiés en 1916, dans la « Prohistorische Zeitschrift », sous le titre « der Klein africanische Grabbau: l'architecture funéraire en Afrique mineure. » On se propose d'analyser ce travail que le public scientifique algérien n'a pas le droit d'ignorer.

Notez que le matériel de la mission Frobenius, saisi pendant la guerre dans les caves de l'Hôtel de la Régence, était enfermé dans des caisses marquées D. I. A. E. Cela signifie Deutsche Inner Afrikanische Expedition: Mission Allemande d'exploration dans l'Afrique centrale. Nous disons bien Inner Africa, Afrique centrale. Et en effet trois premiers voyages de la mission Frobenius ont eu l'Afrique centrale pour théâtre. Le quatrième l'a menée en Algérie, mais elle n'y est pas sur son terrain propre, et ce voyage a un caractère accessoire.

<«< En 1910, dans l'Afrique occidentale, dit M. Frobenius, nous avons découvert des terres cuites et des bronzes, d'une haute valeur artistique... » Elles ont paru, avec d'autres indices du même genre, les restes d'une grande civilisation étrangère, importée en Afrique occidentale; par quelle voie ? Là est la question. C'est tout uniment la civilisation de l'Atlantide.

M. Frobenius a écrit un livre intitulé : « Auf dem Wegenach Atlantis: Sur le chemin de l'Atlantide. » Il est venu voir ici si ce chemin ne passerait pas par l'Algérie. Voilà tout. Ce n'est pas l'Afrique du Nord qui l'intéresse en soi. Sa grande affaire c'est le problème planétaire de l'Atlantide.

Voici un exemple concret qui fera, je crois, bien ressortir son point de vue. Dans l'architecture funéraire de l'Afrique mineure, M. Frobenius a tout naturellement fait une place à ces très beaux tombeaux de rois indigènes, les Djeddar (entre Tiaret et Frenda). Et voici ce qu'il en dit, qui est vraiment curieux : « La seule brève notice que j'ai trouvée là-dessus, dit-il, est dans le Guide Joanne » (p. 58). Et pour qu'il ne subsiste pas d'équivoque il a dit deux pages plus haut (p. 56) : « Personne jusqu'ici ne semble avoir levé le plan des Djeddar ». Il le dit ingénument, comme il le pense. Il faut donc admettre que M. Frobenius n'a pas connu, par exemple, « Stéphane Gsell. Les monuments antiques de l'Algérie. » (Paris 1901. 2 volumes), publication du service des Monuments historiques de l'Algérie. Il y aurait trouvé les plans et les photographies de trois Djeddars (p. 18 et s.); la bibliographie du sujet, qui est assez longue; et le résumé des résultats acquis au cours de fouilles antérieures et successives. Ces résultats sont importants et précis. Il y a des inscriptions latines de 466 et de 480, une autre se rapportant à Septime Sévère. Une autre indéchiffrable mais certainement bilingue gréco-latine, c'est-à-dire Byzantine. Ce sont là des détails qui nous paraissent, à nous autres, fort importants pour l'intelligence du monument. Ils le situent dans le cadre de son époque. M. Frobenius nous dit lui-même qu'il les a ignorés, cela signifie qu'il ne s'est pas soucié de les connaître. Il était à Alger, où j'ai eu le plaisir de le voir. La moindre question adressée à n'importe qui, à moi-même, ou au garçon de la bibliothèque publique, aurait obtenu une réponse immédiate.

La question n'a pas été posée, et on se rend très bien compte pourquoi, en lisant la note 1 de la page 58. Dans les djeddar, ce qui a frappé M. Frobenius par dessus tout c'est un détail de structure, un mode de fermeture que M. Frobenius appelle « Rollstein » et que Gsell caractérise en ces termes : « Un disque que l'on repoussait dans une coulisse latérale. » Ici M. Frobenius s'émeut. Il connaît des fermetures de ce genre en Cappadoce, à Jérusalem. Dois-je ajouter personnellement que le disque en pierre glissant dans une coulisse et faisant fonction de porte est bien connu à Madagascar ? Une excellente photographie en a été publiée, dans le livre de Catat, si je ne me trompe. J'ignore si cette référence malgache a échappé, elle aussi, à M. Frobenius. Mais à coup sûr, ce sont ces détails-là qui le passionnent. C'est à eux qu'il fait la chasse exclusivement. C'est ça qui est de sa compétence propre, le reste ne l'intéresse pas. Dans ce qu'il a étudié M. Frobenius fixe toujours son attention sur de petites choses de ce genre, inaperçues de tout autre que lui, forme spéciale d'un outil, d'une arme, procédé particulier de tisserand, de potier, ou de maçon. Avec une immense érudition, acquise dans les musées ethnographiques, il retrouve cette même forme spéciale ou ce même procédé particulier dans un pays lointain, inattendu, à l'autre bout de la planête ; et il noue le lien, il tire les conclusions.

C'est un peu Sherlock Holmes qui découvre l'auteur du crime grâce à des indices insignifiants, inaperçus des policiers officiels. En Allemagne même, parmi ses compatriotes, M. Frobenius est un homme de génie pour ses admirateurs, et un charlatan pour les autres. Le but que nous nous proposons n'est assurément pas de trancher ce différend. Mais seulement de comprendre et de rendre intelligible un homme et une méthode.

Dans ce même but prenons un autre exemple concret. M. Frobenius a fait, entr'autres, des fouilles intéressantes en un point qu'il appelle Aïn Riram (sic), qu'il faut natu

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