Le meilleur des mondes

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Place des éditeurs, 23 mai 2013 - 234 pages

Cinquante ans après la mort du très grand écrivain Aldous Huxley, son chef-d'oeuvre, Le Meilleur des Mondes, se lit et se relit, intemporel, visionnaire, absolument génial.


632 après Ford : désormais on compte les années à partir de l'invention de la voiture à moteur. La technologie et la science ont remplacé la liberté et Dieu. La vie humaine, anesthésiée, est une suite de satisfactions, les êtres naissent in vitro, les désirs s'assouvissent sans risque de reproduction, les émotions et les sentiments ont été remplacés par des sensations et des instincts programmés. La société de ce Meilleur des mondes est organisée, hiérarchisée et uniformisée, chaque être, rangé par catégorie, a sa vocation, ses capacités et ses envies, maîtrisées, disciplinées, accomplies. Chacun concourt à l'ordre général, c'est-à-dire travaille, consomme et meurt, sans jamais revendiquer, apprendre ou exulter. Mais un homme pourtant est né dans cette société, avec, chose affreuse, un père et une mère et, pire encore, des sentiments et des rêves. Ce " Sauvage ", qui a lu tout Shakespeare et le cite comme une Bible, peut-il être un danger pour le " monde civilisé " ?

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À propos de l'auteur (2013)

Pour comprendre Aldous Huxley, il faut d'abord savoir d'où il vient : fils du compagnon d'armes de Charles Darwin dans la grande bataille pour la théorie de l'évolution, frère de Julian Huxley, membre du mouvement scientifique du début du siècle qui voyait dans l'eugénisme une science à part entière. À l'époque, les romans de science-fiction, qu'on appelait " romances scientifiques ", étaient foncièrement optimistes, et voyaient dans le progrès une avancée exclusivement positive de la société.
Aldous Huxley a pris le contre-pied : au début, il voulait parodier l'œuvre de H.G. Wells, et puis il s'est pris au jeu de la création. Il rentrait d'un voyage aux États-Unis, où il avait été effaré par le culte de la jeunesse et de la perfection physique, la frénésie consumériste, la promiscuité sexuelle... Son Meilleur des mondes est une vision ironique et pessimiste, inspirée, par son époque, par ses peurs, par Shakespeare et sa Tempête, largement citée par son personnage de Sauvage ; c'est aussi une fulgurance, une invention irrépressible écrite en quatre mois pendant l'année 1931, et, à la manière du 1984 d'Orwell, terriblement visionnaire.

Comme en témoigne l'épigraphe de l'édition originale française :
" Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique, moins parfaite et plus libre. "
–; Nicolas Berdiaeff

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